Lattrapecouleurs
19-10-2024 14H00 | 18-01-2025 18H00
L'attrape-couleurs

Exposition I’m singing in the pain de Lola Fontanié

Exposition du 19 octobre 2024 au 18 janvier 2025
Finissage le samedi 18 janvier – performance à 18h, prix libre.
Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h : entrée gratuite.

I’m singing in the pain est une installation activée par une performance reprenant les codes visuels et formels de milieux aquatiques artificiels comme la piscine, l’aquarium ou la salle de bain. Ainsi, le podium de natation, le porte-serviette, le plongeoir ou encore les hublots et les parapluies composant cette installation façonnent une fiction qui se joue des spectateur·ices par une série de décalages.

La performance met en scène une personnage mi-humaine mi-poissonne qui parle au public, entre poésie, chansons et simples questions. C’est une ode aux ruptures, une tentative de se libérer du monde et des normes qui le composent. Cette performance questionne la possibilité de s’extraire d’une société qui ne nous ressemble pas, qui nous est hostile. Elle explore la fuite, la volonté de construire ailleurs comme forme possible de résistance. Le monologue tragi-comique de la personnage oscille entre l’impossibilité de quitter le monde si ce n’est par la mort, et la nécessité de ne plus se conformer à une société occidentale brutale et inhospitalière. Dans cette performance composée de cinq tableaux, la personnage traverse plusieurs états qui filent une métaphore liée à l’eau, à la noyade tout en jouant avec les publics et en parlant du hasard, à la fois constitutif de grandes injustices et des alliances les plus fortuites.

La scénographie qui demeure après elle est marquée par son absence. Les costumes et les objets qu’elle a activés sont accrochés dans l’espace. Le texte est visible, éparpillé sur des morceaux de tissus étendus sur des portes serviettes de salle de bain, comme si ses pensées étaient en train de sécher. Les deux chansons chantées dans la performance sont également diffusées ponctuellement dans l’exposition. Cette installation emprunte à l’espace domestique, au décor de conte et au sous-marin, laissant la place aux publics de vagabonder, de tisser des liens, comme des réponses à une énigme, entre ces différents éléments. Sur le podium est posé un grand jeu de l’oie, ou plutôt un grand jeu de la poissonne, aux règles inhabituelles qui invite les public à jouer pour mieux s’interroger:

“Est ce que l’on peut se noyer à la surface ? L’océan est-il aussi profond que la nuit ? Est ce que rompre c’est dire la vérité ?”